Alors que nous étions partis pour tester un des nombreux restaurants à succès (justifié ou pas) de la rue Richer à Paris, nous avons changé de destination pour faire un virage à 180° et rester dans le 11eme arrondissement.
En effet, en passant devant le Bistro Méricourt (alors que je me rendais chez mon coiffeur Nicolas Waldorf, mais au final ce détail a t’il vraiment de l’importance ?) qui était en préparation pour le service du soir, l’ambiance m’a plus, un bon feeling associé à une carte qui avait l’air originale, il ne nous en fallait pas plus ( ajouté à cela notre fainéantise) pour modifier nos plans. Grand bien nous en a pris.
Nous nous sommes donc attablés au comptoir de ce restaurant récemment repris en aout 2014, pour faire face au nouveau propriétaire et à la cuisine ouverte. Une première pour eux puisque personne n’avait eu l’idée de leur demander de manger au comptoir, pourtant parfait pour cet usage.
A la carte du Bistro Méricourt, un choix restreint mais intéressant, fidèles à notre nouveau credo « testons ce que nous ne mangeons pas à la maison » Louis se lance sur des escargots de bourgogne confits au chorizo, polenta verte, disons le simplement, une tuerie.
Quant à moi, je prends la nouveauté de la carte : ravioles de porc, basilic thai et aubergines grillées. Peut être un peu trop frites à mon gout, les ravioles ( elles brillent un peu trop), mais la farce est goutue.
Et c’est là que la magie du restaurant opère : nos assiettes sont finies, plus finies que ça ce n’est pas possible. Le chef lève la tête de ses plats et nous demande si cela nous a plu avec un grand sourire, et accent du sud ouest. Louis hyper enthousiaste ne tarit pas d’éloge sur son plat, moi en bonne femme que je suis, je ne peux m’empêcher de revenir sur cette cuisson des ravioles. Le chef m’écoute me sourit et me dit qu’il doit faire des ajustements mais qu’il apprécie mon retour.
Pour le plat, same player play again : même raisonnement, même résultat.
Louis se charge de faire un sort au chausson de pigeon au foie gras chou rouge et abricots braisés. Quand je m’occupe du filet de rouget rôti, langues d’oiseau à l’encre de seiche et chipirons sautés. Autant dire un vrai pari pour moi. Les chipirons c’est pas trop ma tasse de thé, mais on se dit que l’entrée à ouvert un champ de possible qu’il ne faut pas laisser se refermer alors, soyons fous. Et le pari a payé ! Mis a part le fait que je suis ressortie avec une bouche noire à faire palir le pingouin dans Batman, les chipirons était justement cuits, pas du tout caoutchouteux, une re-découverte pour moi.
Assiette rendue nickel, le chef du restaurant passe à nouveau une tête, on lui témoigne notre contentement, il est ravi, ca tombe bien nous aussi !
Quant au dessert, léger moment de flottement pour savoir si c’était raisonnable. Bien sur ça ne l’était pas. Bien sur on en a pris un. Un chacun !
Direction la mousse au chocolat, ganache chocolat-yuzu et sorbet framboise pour monsieur. Un bon dessert, mais moins original que ce que l’on a pu manger jusque ici.
La révélation est dans celui que j’ai pris, avec hésitation reconnaissons le : le velouté de topinambour et vanille, raisins poêlés, glace verveine. Une association culottée entre ce légume oublié et la star des desserts, mais une association qui fonctionne. Quant aux raisins poêlés, ce petite côté chaud est des plus agréable avec la glace si ce n’était la présence des pépins dans le raisin… quelque chose que je n’apprécie que moyennement, sans pour autant m’empêcher de ne pas en laisser une miette.
Le service se finit pour l’ensemble du restaurant, le chef sort de sa cuisine, viens nous voir, remarque les pépins. S’ensuit une discussion sur l’intérêt de ne pas les enlever. Pour le chef, c’est synonyme de craquant, pour moi d’amertume qui gâche les saveurs de son dessert. On échange, on débat. Au final je crois que j’ai gagné, mais il faudra que je vienne diner à nouveau pour vérifier.
Toujours est il que pouvoir VRAIMENT discuter avec le chef d’un restaurant parisien avec un tel niveau de plat est assez rare pour pouvoir être relevé et apprécié.
Niveau prix : comptez 10€ l’entrée, 16-25 € pour le plat, 8€ pour le dessert. Les prix montent avec le vin qui nous a clairement plombé l’addition.
Pour conclure : une ambiance musicale décalée (on ne vous en a pas parlé mais vous la découvrirez par vous même), un patron et un chef hyper disponible, il ne nous en fallait pas plus pour en faire un coup de cœur.
Ce qui pèche alors ? L’adition que je trouve un peu salée pour la quantité dans l’assiette et le vin bu (2 verres et 50 cl d’une bouteille). Louis vous dira que pour la soirée que l’on a eu c’était justifié, mon esprit plus cartésien dira que quand même à ce prix on a déjà fait beaucoup mieux ;-) En résumé, on reviendra, mais on boira moins.
L’avis de Louis sur le Bistro Méricourt :
Oui c’était justifié ! Y’a deux types de resto pour moi, celui où t’es content de payer et celui où t’es pas content de payer (ma vision binaire du monde est certes discutable..), et bien là j’étais content ! Franchement une très très bonne surprise, le patron et le chef ont le vrai sens du service, vous savez celui qu’on a perdu dans la plupart des commerces en France (ou au moins de Paris), mais si souvenez-vous!
Les plats sont recherchés, innovants, travaillés avec amour par le chef qui est d’un enthousiasme communicatif et qui vous tirera le plus grand des sourires ! Je ne peux que conseiller de manger au bar, sauf si vous êtes beaucoup, mais à deux ou trois, ça se fait sans problème et ça permet de pouvoir discuter avec le patron et le chef, qui prendront le temps d’un mot même en plein rush.
Franchement, un bel endroit, tout neuf tout frais, il faut espérer que cette super ambiance perdure mais il n’y a pas de raison que ce ne soit pas le cas.
Je conseille vraiment, j’insiste !
Coordonnées : Le Bistro Méricourt, restaurant bistronomique 22, rue de la folie méricourt 75 011 Paris 01 43 38 94 04 Site internet du restaurant : Le Bistro Méricourt